Le sevrage tabagique : un processus essentiel pour une vie saine
Le tabagisme est l'un des plus grands fléaux de santé publique dans le monde, et la France ne fait pas exception. Avec près de 28% de fumeurs réguliers, le tabagisme représente un enjeu majeur pour la santé publique en France. En effet, avec plus de 75 000 décès par an, le tabac est la première cause de mortalité évitable dans le pays. Bien que des efforts considérables aient été déployés par le gouvernement pour réduire le nombre de fumeurs, le taux de tabagisme demeure alarmant.
Le sevrage tabagique est un processus crucial pour améliorer la santé et adopter un mode de vie plus sain malgré la dépendance à la nicotine. Les bénéfices du sevrage sont nombreux, notamment la réduction significative des risques de maladies graves telles que le cancer du poumon, les maladies cardiovasculaires et respiratoires. De plus, le sevrage tabagique améliore la fonction pulmonaire, réduit le risque d'accidents vasculaires cérébraux et améliore la santé bucco-dentaire.
Toutefois, il est important de souligner que la réussite du sevrage tabagique ne concerne qu'une minorité de fumeurs qui réussissent à arrêter sans aide, seulement 5%. La présence d'un professionnel de santé peut donc être importante pour augmenter les chances de succès dans le sevrage tabagique. La Haute Autorité de Santé (HAS) recommande ainsi une prise en charge par un professionnel de santé, qui peut offrir un soutien psychologique ainsi qu'un traitement médicamenteux si nécessaire.
Le sevrage tabagique peut entraîner des symptômes physiques et psychologiques, rendant le processus complexe. Les symptômes physiques incluent des envies de fumer, des maux de tête, une fatigue accrue, des troubles du sommeil, une augmentation de l'appétit et des nausées. Les symptômes psychologiques, quant à eux, peuvent inclure de l'anxiété, de l'irritabilité, de la dépression, de la frustration et de la colère. Ces symptômes peuvent varier en intensité et en durée d'une personne à l'autre, mais il est important de comprendre qu'ils ne sont généralement que temporaires et s'atténuent avec le temps.
Missions du pharmacien : réperer, conseiller et accompagner dans le sevrage tabagique
Pour soulager ces symptômes de sevrage, réduire les envies de fumer et prévenir les rechutes, les traitements médicamenteux sont recommandés. Les traitements nicotiniques de substitution (TNS) sont recommandés en tant que traitement de première intention pour le sevrage tabagique par la HAS (grade A). Les TNS incluent les gommes à mâcher, les comprimés, les pastilles, les inhaleurs et les sprays buccaux, qui libèrent rapidement la nicotine dans l'organisme. Ces formes orales de substituts nicotiniques peuvent être combinées avec des patchs, qui libèrent la nicotine progressivement sur une durée de 16 à 24 heures selon les cas.
L'Assurance maladie prend en charge le sevrage tabagique en remboursant certains substituts nicotiniques sur prescription médicale des médecins, sages-femmes, médecins du travail, chirurgiens-dentistes, infirmiers et masseurs kinésithérapeutes.
Depuis le 1er janvier 2019, le forfait d'aide au sevrage tabagique n'existe plus et les substituts nicotiniques inscrits sur la liste des produits pris en charge sont remboursés à 65 % par l'Assurance maladie obligatoire. Cette prise en charge de droit commun n'est plus soumise à un plafonnement annuel de remboursement, ce qui permet d'avoir le même prix pour ces produits sur tout le territoire. De plus, il n'est plus nécessaire que ces traitements figurent sur une ordonnance dédiée, comme cela était le cas auparavant.
Grâce à ces nouvelles modalités de remboursement, le recours aux traitements par substituts nicotiniques a connu une forte augmentation.
Les médicaments non nicotiniques, comme la varénicline, agissent par agonisme partiel des récepteurs nicotiniques cérébraux, principalement dans le cadre du sevrage tabagique. Ils sont recommandés en deuxième intention après l'échec des stratégies utilisant des substituts nicotiniques, et chez les adultes souffrant d'une forte dépendance tabagique, comme en témoigne un score élevé au test de Fagerström (≥ 7).
Cependant, contrairement aux substituts nicotiniques, la varénicline est contre-indiquée chez les femmes enceintes et n'est pas recommandée chez les femmes qui allaitent.
Pour bénéficier de cette thérapie, il est nécessaire d'avoir une prescription médicale et la varénicline est remboursée à hauteur de 65 % par l'Assurance maladie.
En plus des traitements médicamenteux, la prise en charge du sevrage tabagique doit être complète et personnalisée pour chaque patient. La HAS recommande une approche multidisciplinaire incluant un soutien psychologique, des conseils comportementaux et une surveillance régulière de la santé du patient. Les fumeurs peuvent bénéficier d'un soutien psychologique pour les aider à faire face aux symptômes de sevrage et aux envies de fumer. Les conseils comportementaux peuvent aider les fumeurs à identifier les situations qui déclenchent leur envie de fumer et à trouver des moyens de faire face à ces situations sans fumer. La surveillance régulière de la santé du patient peut aider à prévenir les rechutes et à identifier les effets secondaires des médicaments.
En conclusion, le sevrage tabagique est une étape essentielle pour les fumeurs qui souhaitent améliorer leur santé et leur qualité de vie. Les bénéfices de l'arrêt du tabac sont nombreux, notamment en termes de réduction des risques de maladies graves. Cependant, le processus de sevrage tabagique peut être difficile, ce qui nécessite un soutien approprié pour augmenter les chances de succès. Les professionnels de santé peuvent offrir une aide précieuse en termes de soutien psychologique et de traitement médicamenteux si nécessaire.
En fin de compte, la décision d'arrêter de fumer est un choix positif pour la santé, qui peut conduire à une amélioration significative de la qualité de vie. En prenant en compte les recommandations des professionnels de santé et en adoptant une approche multidisciplinaire pour une prise en charge personnalisée, les fumeurs peuvent espérer un avenir plus sain et une réduction significative des risques de maladies associées au tabagisme.
